René Belin ...
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René Belin
René Belin a commencé à gagner sa vie à onze ans comme petit garçon de bureau. A quatorze ans, il débute dans les P.T.T. comme jeune facteur auxiliaire des télégraphes : c'est l'emploi le plus infime de toute l'administration française. Après la guerre, tous les soirs, il se consacre à l'étude et, par un labeur acharné, il passe d'échelon en échelon tous les concours des P.T.T. A trente ans, il est reçu sixième à celui des rédacteurs.
Militant syndicaliste, il ne craint pas alors de préparer d'un même coeur son avenir professionnel et une grève des P.T.T. à Lyon. Il fait les frais de l'opération, passe en conseil de discipline, est révoqué et quitte l'administration.
En 1935, à trente-cinq ans, il est nommé secrétaire général adjoint de la Confédération générale du travail. Mais, féru d'indépendance syndicale, condamnant la politisation des organisations ouvrières, il s'élève contre l'entrée des communistes à la C.G.T. : en octobre 1938, il fonde l'hebdomadaire Syndicats, organe de la résistance aux pressions totalitaires d'extrême gauche. Il démissionne en juin 1940 du bureau confédéral. Syndicaliste en chômage, il sera, un mois plus tard, convoqué par le Maréchal et accédera, à son corps défendant, aux honneurs gouvernementaux.
Autour de la table du Conseil, il restera fidèle à lui-même et à sa doctrine, gardant son franc-parler malgré les précautions oratoires un peu gauches dont il prélude à ses discours. Ses interventions commencent toujours par : « Je m'autorise à penser.. Je prends la liberté de... ». Pétain, qui l'apprécie beaucoup, objecte un jour, amusé : pourquoi passe-t-il toute sa journée à s'autoriser ainsi ?... Qu'il prenne donc une bonne fois toutes ses libertés avec lui-même.
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